Bruniquel, magnifique château qui se dresse sur un éperon rocheux dans le Tarn et Garonne, surplombe le confluent de la Vère dans un magnifique endroit boisé où se rejoignent les collines et les plaines du Bas Quercy, le plateau calcaire du Causse, et à l'est le Massif de la foret de Grésigne. Ce petit village du Quercy classé parmi les plus beaux de France, mérite une visite à travers les ages et les manifestations qui s'y produisirent.
Lieu Préhistorique chargé de mystère…
La grotte de Bruniquel quant à elle, continue de nous livrer des mystères où, à 350 mètres de l'entrée de la cavité, des structures anthropiques découvertes par la Société spéléo-archéologique de Caussade étaient associées à un ossement d'ours daté de plus de 47 600 ans. Quant à la grotte de Mayrière qui appartient aussi à la commune de Bruniquel, elle est ornée de deux peintures de bison probablement antérieures au Magdalénien. Elles furent abîmées en 1992 par un groupe d'Eclaireuses et d'Eclaireurs de France ayant entrepris de nettoyer les parois de la cavité. Au pied du château, des objets d'art mobilier magdalénien ont été retrouvés dans les abris qui font la fierté des plus grands musées, notamment du British Museum et du musée de St Germain en Laye. Avis aux découvreurs des trésors de du monde, Bruniquel a beaucoup à nous apprendre. Mais revenons maintenant au château en lui-même et surtout sur les histoires et légendes qu’il entoure de ses remparts et tours. Du haut de son roc, surplombant la vallée.
D’une légende… l'exécution d'une reine
Elle court,elle court la légende de la reine Brunehaut, princesse wisigothe d'Hispanie dont on dit que ce château lui fut assigné en 587 jusqu'à son exécution barbare qui se produisit en 613 par le roi Clotaire. Ce supplice qui lui valut d’être attachée à un cheval par un pied et une jambe, conforta l'armée que celle-ci, étant reine, devait commander au nom de Dieu sur la nature et les animaux ; que le cheval n'en tînt pas compte prouverait à tous que Dieu avait retiré son soutien à Brunehaut, et que le royaume revenait bien à Clotaire. Autant une condamnation qu'une mise à l'épreuve dans laquelle la reine des Francs déchue perdit sa couronne, son honneur et sa vie.
A une histoire… un traître à sa patrie ou un frère mal aimé
C'est au moment de la croisade albigeoise chantée par le troubadour Guilhem de Tudéla qui trouva refuge au château de Bruniquel que commence l'histoire de Toulouse et de Baudouin, demi frère de Raymond VI. Ce frère qui vécut en Île de France avec sa mère lors de la séparation de son père, ne retrouva sa terre d'Oc que bien des années après et fut fraîchement accueillit par Raymond VI qui voyait là de nouveaux conflits sur l'héritage paternel, et alla jusqu'à mettre en doute sa naissance. Mais le caractère avenant de ce demi-frère finit par l'emporter sur la méfiance, et Baudouin de Toulouse se vit attribuer Bruniquel en même temps que l'investiture de la régence en cas de décès de Raymond VI, sans oublier l'éducation de son héritier. La croisade contre les hérétiques éclate et Baudouin lutte contre le chef de cette armée, Simon de Montfort. Mais malgré les fortifications solides, il se rend compte qu'il ne tiendra pas et négocie sa reddition à la grande fureur de son frère qui le lui reproche violemment. Baudouin se retourne alors contre son pays, se met au service de Montfort, y compris lors de la bataille de Muret qui sonnera le glas de l'indépendance Occitane, avant d’être fait prisonnier dans son château de Lolmie par deux proches de Raymond VI. Celui-ci le fait juger et pendre comme traître sur les berges non loin de Montauban où il se trouvait, n'hésitant pas à verser le sang d'un membre de sa famille qui avait pactisé avec l'ennemi. Baudouin de Toulouse a emporté la nature de ses motivations dans sa tombe, mais a laissé une grande postérité par le biais de sa femme Alix, fille et héritière de Sicard V vicomte de Lautrec, qui donné quelques siècles plus tard le grand peintre et comte : Henri de Toulouse Lautrec.
De l'art « Quand les armes laissent parler la peinture et le cinéma »
Bruniquel se fait oublier de la grande histoire, jusqu'au XIXe siècle où se développent les forges de Caussanus qui trouvent leurs matières premières dans la Grésigne et le Causse. Mais le village revit non pas de cette industrie mais de la culture grâce aux artistes à travers ses paysages. En 1830, Bruniquel et Penne d'Albigeois sortent de leur sommeil par les âmes romantiques et les voyageurs. De 1915 à 1921, Marcel Lenoir, peintre de l'école de Montparnasse, admiré de Picasso, vit tout près et une partie de son œuvre est exposée au château-musée de Montricoux. Enfin, le 7ème art permet au château de Bruniquel de prendre une place dans la cinémathèque française avec le film "Le vieux fusil" de Robert Enrico, interprété par Philippe Noiret et Romy Schneider.
Et maintenant…
A présent, ce sont les artisans, les marchés locaux, la chasse en Grésigne et le festival Offenbach qui permettent de découvrir Bruniquel et ses environs, lesquels virent passer au fil des siècles ces nombreuses péripéties historiques et artistiques. Alors un détour s’impose pour en découvrir les splendeurs et les mystères par vous-mêmes, sur les pas de l’artisan ou de l’artiste ou encore des chevaliers…
Pour plus d'infos : www.bruniquel.fr