Le 4 octobre dernier, 200 personnes, parmi lesquels des agriculteurs, des élus et des acteurs du monde associatif, ont participé au colloque « La liberté des semences paysannes pour se nourrir demain » organisé au pavillon République, au sein du Conseil départemental de la Haute-Garonne.La restauration de la biodiversité cultivée est une nécessité pour pouvoir assurer demain la survie de l'humain, enjeu vital auquel pourraient répondre en partie les semences paysannes (prélevées directement par les agriculteurs dans leurs récoltes afin de les replanter, en opposition aux « semences de fermes », produites par les semenciers), et leur large réservoir génétique, susceptible de s'adapter au changement. Conscient de son rôle d’éveilleur de consciences, le Conseil départemental a ainsi accueilli le 4 octobre dernier un colloque dédié à ces enjeux. « Ce colloque est essentiel pour l’avenir de l’humanité mais, au-delà, pour celui de notre planète dont les fragiles équilibres sont aujourd’hui en péril », a indiqué en préambule le président Georges Méric, avant de rappeler les différents leviers actionnés (conseil en agro-écologie, développement de filières locales, soutien aux pratiques innovantes de lutte biologique…) par le Conseil départemental pour le développement d’un modèle agricole durable A l' occasion de ce colloque, Marc-André Sélosse professeur au Muséum national d'Histoire naturelle et auteur du best-seller « Jamais seul » (éd. Actes Sud), prit la parole pour faire prendre conscience à son auditoire du « lent processus d’érosion de la diversité », qui a commencé il y a plus de 10 000 ans, lorsque nous avons commencé à domestiquer les plantes et à les sélectionner. « A l’origine, la sélection se faisait par les paysans eux-mêmes, puis c’est devenu une affaire de spécialistes avec la spécialisation de certaines exploitations dans la production de graines, a-t-il rappelé. Tous ont fait des erreurs et au final, nous avons perdu énormément de diversité. » Selon lui, les « semences paysannes sont aujourd’hui l’un des réservoirs de diversité qui vont permettre de s’opposer à ce processus d’érosion et permettre de trouver des solutions aux problèmes climatiques ou encore à l’apparition de nouveaux pathogènes. » Mais pas question pour autant de renvoyer dos à dos paysans et semenciers. « Ils sont complémentaires. Les semenciers ont un savoir-faire génétique, une opérabilité, sur lesquelles il faut s’appuyer. La solution viendra dans la synthèse. » Sans oublier un troisième acteur essentiel : le consommateur. « Il doit s’emparer de ces questions, dire ce qu’il veut acheter, et quelle législation il souhaite pour demain. » Interview, captation et montage "Conseil départemental de la Haute-Garonne, source des textes Conseil départemental de la Haute-Garonne. en savoir + : https://www.haute-garonne.fr/actualites/colloque-la-liberte-des-semences-paysannes-pour-se-nourrir-demain