Peu de monde connait les perturbateurs endocriniens (PE) et les effets qu’ils ont sur notre santé. Et pourtant, ils sont partout et dangereux. Ils sont présents dans la nourriture, les boissons, dans l’air, ou sur la peau….
Ces produits, chimiques ou naturels, sont contenus dans les produits de grande consommation.
Le souci c’est qu’ils perturbent les hormones de l’humain. Ils peuvent générer des ennuis de santé comme le diabète, des problèmes hormonaux voire des maladies plus graves tels que le cancer. A Toulouse, la Clinique Pasteur tente d’éviter au maximum que les patients et le personnel n’entrent en contact avec les perturbateurs endocriniens. Pour Olivier Collet, responsable technique à la Clinique Pasteur, « cet engagement est très dur à tenir car nous n’avons pas forcément toutes les informations. Il nous manque des données qui remontent des industriels, des différents produits que l’on peut trouver sur le marché qui nous sont nécessaires pour notre exploitation et notre activité. On passe notre temps à essayer de se renseigner, faire des choix en essayant de supprimer au maximum les perturbateurs endocriniens. » Afin de pouvoir vraiment avancer sur les connaissances des PE, de nombreux scientifiques et politiques impliqués désirent classer tous ces produits dangereux en différentes catégories. Mais aucun texte ne dicte des critères scientifiques pour définir les perturbateurs endocriniens dans la législation européenne. La Commission Européenne a été condamné par la Cour de justice en 2015 pour ce manque de définition. Chaque fois qu’une définition est proposée, elle finit par être rejetée car elle ne fait pas l’unanimité. Les recherches à ce sujet sont en cours, les débats font polémiques à cause du manque d’informations. Mais certaines études ont abouti.
Ce que l’on sait sur les perturbateurs endocriniens
Malgré ce manque d’information crucial, des études ont prouvé que les perturbateurs endocriniens étaient néfastes et dangereux pour l’Homme. Ils peuvent causer une hyperactivité, l’obésité, du diabète, la malformation des organes génitaux, des anomalies du comportement sexuel, ou des cancers par exemple. Les femmes enceintes sont les personnes les plus concernées par ces risques qui peuvent avoir des répercussions sur le long terme. Le seul moyen de se protéger est de diminuer au maximum la proximité avec ces produits. D’après Olivier Toma, fondateur de » Primum non nocere, » une agence d’accompagnement et de lobbying pour le développement durable et la santé, « aujourd’hui nous sommes constamment en contact avec les PE, dans ce que l’on mange, boit, met sur la peau et même respirons. Mais on peut l’éviter ».
La Clinique Pasteur à Toulouse
Éviter ce contact avec les perturbateurs endocriniens : c’est l’objectif de la clinique Pasteur de Toulouse. Olivier Collet insiste sur l’importance de lutter contre les PE dans ce lieu. « On est un établissement tourné vers le développement durable, vers la RSE. Ce côté responsable, citoyen, c’est un engagement fort qui nous tient à cœur. La déclinaison perturbateur endocrinien c’est vraiment cohérent avec qui nous sommes. Un établissement de santé, c’est un établissement qui doit protéger ses patients mais aussi ses salariés. » La Clinique Pasteur suit le plan de campagne « Hôpital sans perturbateur endocrinien ». Avec ces 1300 employés et 55000 hospitalisations par ans, ce centre hospitalier de Toulouse est le seul en France à avoir la certification EMAS (système volontaire basé sur l’amélioration continue des performances environnementales) et Iso 14 001 (série d’exigences spécifiques à la mise en place d’un système de management environnemental). Ces certificats sont justifiés par dix écogestes tels que le caoutchouc plutôt que le PVC au sol, les blocs opératoires nettoyés à la vapeur et avec des produits écolabel par exemple. On peut continuer la liste avec les mesures réalisées pour contrôler la qualité de l’air, les produits bio et locaux au restaurant, et l’augmentation du nombre de filières de recyclage. Des efforts au quotidien qu’il faut maintenant développer dans tous les centres médicaux. Marie Campion