Le travail forcé

Le travail forcé est invisible et augmente dans le Monde, et plus particulièrement en Europe.

Il existe tout au long de la chaîne d'approvisionnement et se produit partout où l'on a besoin de travailleurs pour occuper des emplois non qualifiés et non attractifs pour les populations locales. Ce qui engendre une migration locale et internationale.

« L’organisation Internationale du Travail désigne le terme de travail forcé comme tout travail ou service exigé d'un individu sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s'est pas offert de plein gré. »

RHSF, forte de son expérience, a défini 4 familles d’indicateurs, basées sur les 11 indicateurs de l’OIT, qui permettent de caractériser plus facilement le risque de travail forcé.

Il s’agit du consentement, de la contrainte, de l’isolement et de la liberté de mouvement.

Le consentement et la contrainte interviennent durant le processus de recrutement et avant même que le travailleur n'arrive dans le pays de destination.

Le consentement doit être libre et éclairé sur les conditions de recrutement, de travail et de vie.

Il arrive qu’un travailleur signe un premier contrat où il est indiqué que tous les frais de recrutement et de logement seront pris en charge par l’employeur. Or arrivé dans le pays de destination, il signera un nouveau contrat qui indique que tout ou partie de ses frais seront à sa charge.

Ces travailleurs vivent souvent avec la mentalité de "ça pourrait être pire", acceptant leur situation actuelle par ignorance, par menace ou par peur.

La contrainte, est souvent la conséquence de dettes liées aux frais de recrutement payés par les travailleurs. Ce qui est interdit par le droit international et certaines législation locales.

Par exemple, ils acceptent de faire des heures supplémentaires, juste pour rembourser les agences de travail qui leur donnent le droit de travailler. Les frais payés à ces agences peuvent représenter l'équivalent d’une année de travail à temps plein.

L’isolement d’une personne intervient lorsqu’elle est éloignée de toute personne ou groupe de personnes pouvant lui apporter une aide quelconque. L’isolement peut être le résultat d’une politique délibérée de la part de l’employeur. Elle peut être physique en plaçant des travailleurs dans lieux de travail et/ou de vie éloignés, en confisquant les moyens de communication ou bien en ne permettant pas la communication dans une langue que le travailleur peut comprendre.

La liberté de mouvement : les travailleurs doivent avoir la possibilité effective de se déplacer librement en dehors de leurs heures de travail et de quitter leur emploi s'ils le souhaitent.

Les travailleurs doivent avoir le droit de se déplacer librement, aucun document d'identité ne doit être confisqué et doivent avoir accès à leurs économies, et aucune mesure d'enfermement ou de couvre-feu ne doit être prise.

Parce que les causes sont systémiques et complexes, il n’y a pas de solutions simples.

Une action concertée avec les différents acteurs concernés est donc nécessaire.